Il y a des jours comme ça, où l’on se demande ce que l’on fait de notre vie, où l’on se dit qu’on a pas choisi la bonne voie…
La première fois que ça m’est arrivé, c’était pendant ma thèse. Elle se passait plutôt bien, mais après 5 ans d’étude de biologie moléculaire, un master de biologie végétale… je m’étais orientée vers une thèse en biologie animale. Pourquoi ? Les financements, la peur de ne pas trouver autre chose… une longue histoire. Résultat : les plantes me manquaient, fatalement, et il fallait que je restaure l’équilibre.
Pourquoi tenir un blog exclusivement dédié aux plantes ?
Personne ne me contredira je pense si j’affirme que l’on observe un regain d’intérêt généralisé pour les sciences dans leur ensemble. Chaque jour qui passe voit naître son panel de blogueurs, vidéastes, médiateurs scientifiques dans des disciplines très variées.
Cependant, force est de constater qu’en proportion, les informations reliées au monde végétal sont largement derrière… Et que certains médiateurs tombent dans le même écueil que les scientifiques “animalistes” vis à vis de leurs collègues “plantistes” : à savoir de mépriser les questions portant sur le végétal au profit de celles de l’animal, beaucoup plus dignes d’intérêt à leurs yeux.
Pour quelle raison ? Sans doute à cause d’une méconnaissance généralisée de ce règne.
Interrogez des enfants au sujet de ce qui est “vivant” et de ce qui ne l’est pas. Il y a de fortes chances qu’au premier essai, l’on vous affirme avec beaucoup de conviction qu’une plante, ce n’est pas vivant, parce que “ça ne bouge pas” au contraire de l’animal.
Francis Hallé, biologiste et botaniste dont j’admire beaucoup les travaux, notamment ceux destinés au grand public, résume dans son livre “Eloge de la Plante” le paradoxe qui les condamne souvent à la marginalité : “[…] les plantes nous seraient à la fois trop familières et trop étrangères pour nous inspirer la sympathie et l’admiration qu’elles méritent”
Familières car omniprésentes, de nos environnements jusqu’à nos assiettes.
Etrangères car diamétralement opposées à nous, animaux, dans toute leur immobilité et leur quasi-immortalité. Là bien avant nous, elles seront toujours là bien après…
Je lui emprunte encore une petite comparaison très pertinente : d’après lui, s’intéresser aux plantes c’est un peu comme regarder un stéréogramme avec son “oeil magique”… ça ne ressemble à rien comme ça, mais à y regarder de plus près, c’est tout un monde fabuleux qui se dévoile à nous !

Pourquoi un blog, là, comme ça, maintenant ? Et puis, qui es-tu, d’abord ?
Après un doctorat et 2 ans de post-doctorat, je suis maintenant vulgarisatrice scientifique.
Pour moi, tout a commencé au lycée avec Mendel et ses petits pois, qui ont provoqué chez moi une véritable passion pour la génétique… et les végétaux. J’ai eu la chance de pouvoir étudier la biologie moléculaire jusqu’au master et de faire de la recherche sur Arabidopsis thaliana, la plante modèle par excellence du biologiste végétal, pendant une courte période.
Les circonstances m’ont fait dévier sur une thèse en biologie moléculaire et cellulaire animale, mais sachez-le, si les organismes changent, les processus et les méthodes à cette échelle sont bien souvent conservés ! Surtout, en parallèle de la recherche j’ai continué à m’intéresser aux plantes.

Le plantoscope
Ce blog, avec le compte twitter associé (@plantoscope), a pour ambition de rendre aux plantes la place qui leur est due : celle d’êtres vivant complexes, sophistiqués, hautement adaptés à leur environnement et qui disposent d’un panel de caractéristiques aussi large (si ce n’est plus) que celui des animaux.
La biologie végétale est un domaine scientifique en plein essor et en pleine effervescence et les travaux qui en émergent méritent une emphase dans la blogosphère.
J’espère qu’au travers des futurs tweets et billets, du prisme magique du Plantoscope, vous verrez les plantes autrement !